Disons-le dès le début, la cybersécurité n’est plus une option pour les entreprises. Elle est devenue une nécessité absolue pour préserver leur pérennité, leur réputation et leurs finances. Pourtant, nombre d’entreprises hésitent encore à investir, souvent freinées par le coût élevé des solutions de sécurité. Mais face à l’explosion des cyberattaques, ne pas investir dans la cybersécurité peut coûter bien plus cher.
Les cyberattaques, qu’elles soient orchestrées par des groupes de hackers, des cybercriminels opportunistes ou des Etats-nations, touchent des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs. Les données parlent d’elles-mêmes : selon des études récentes, une cyberattaque coûte en moyenne plusieurs milliers de dinars à une entreprise, sans compter les dommages collatéraux comme la perte de confiance des clients ou des partenaires.
Clément Domingo, alias Sa XX, expert en cybersécurité et «gentil hacker», le rappelle, les cyberattaques ne ciblent plus seulement les grandes multinationales, mais aussi les PME, qui sont souvent moins bien préparées.
Les menaces ne manquent pas
Le phishing, les ransomwares et maintenant les deepfakes vocaux (vishing) sont autant de menaces qui se multiplient et s’adaptent, nous explique Clément Domingo.
Le phishing (hameçonnage) reste l’un des moyens les plus utilisés par les cybercriminels. Qu’il s’agisse d’un e-mail promettant un gain à un concours imaginaire ou d’une fausse facture destinée à soutirer des informations bancaires, ces attaques exploitent la vulnérabilité humaine.
Aujourd’hui, avec les outils d’intelligence artificielle (IA), il est devenu terriblement facile de fabriquer des emails crédibles. Mais le problème ne s’arrête pas là. Les deepfakes, ces imitations numériques réalistes de voix ou d’images, ont ouvert une nouvelle boîte de Pandore. Avec un simple message vocal falsifié, un hacker peut inciter un employé à transférer des fonds ou à partager des informations sensibles. «Aujourd’hui, même un enfant de 8 ans peut créer des deepfakes via des plateformes d’IA», alerte Clément Domingo.
Mais souvent, pour les PME, la question cruciale est : où investir en priorité en matière de cybersécurité ? L’élaboration d’une matrice des risques est une première étape essentielle. Cette matrice permet d’évaluer notamment la probabilité d’un type d’attaque (phishing, ransomware, hacking interne) et l’impact potentiel de cette attaque sur l’activité de l’entreprise (perte de données, arrêt de la production, atteinte à la réputation).
Avec cet outil, relativement simple, une PME peut hiérarchiser ses priorités : renforcer l’authentification des accès, sensibiliser les employés aux cybermenaces, ou encore investir dans des logiciels de détection des anomalies.
Sur le terrain, Nour Cherif, ingénieur en cybersécurité chez MIPS, est convaincu que «la sensibilisation aux enjeux de la cybersécurité en Tunisie est en progression, même si elle reste inégale selon les secteurs et la taille des entreprises».
Si les grandes entreprises, notamment les institutions financières, adoptent des normes rigoureuses comme l’ISO 27001 et investissent dans des audits de sécurité ou des solutions robustes, le constat est plus mitigé pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les très petites entreprises (TPE).
Souvent confrontées à des contraintes budgétaires et à une méconnaissance des risques, ces dernières se tournent vers des solutions modestes, parfois open source. «Beaucoup pensent, à tort, qu’elles ne sont pas des cibles prioritaires», regrette l’ingénieur. Pourtant, les cyberattaques ne font pas de distinction : PME, startup ou multinationales, toutes peuvent en subir les conséquences dévastatrices.
Des solutions adaptées existent
Face à ces défis, des outils comme ceux de Kaspersky, distribué en Tunisie par MIPS, offrent une protection sur-mesure. «Les PME et TPE peuvent bénéficier d’une sécurité de haut niveau grâce à des solutions adaptées à leurs besoins et à leur budget », assure Nour Cherif.
Parmi les mesures essentielles : la protection proactive basée sur l’intelligence artificielle, la défense contre les ransomwares et la sécurisation des emails. Des outils comme Kaspersky Endpoint Detection and Response (EDR) permettent également de détecter et neutraliser les cyberattaques complexes en temps réel. «Même pour les structures sans équipe IT dédiée, des consoles centralisées simplifient la gestion de la sécurité, offrant une interface intuitive et efficace».
Mais parce que la technologie ne suffit pas, et que la sensibilisation des employés reste cruciale, «des plateformes de formation, comme la Kaspersky Automated Security Awareness Platform, aident les collaborateurs à reconnaître les menaces et à adopter des pratiques sécurisées », insiste-t-il.
En dépit de ces efforts et de cette prise de conscience dans le monde de l’entreprise, les risques liés à la cybersécurité restent très sous-estimés en Afrique. Clément Domingo, que nous avons interrogé, attribue une note de 4 sur 10 en termes de conscience des enjeux de cybersécurité, bien que la transformation numérique progresse rapidement sur le continent.